dimanche 16 novembre 2008

quelques mots sur la literatura de cordel
il y a des années, quand je suis passée pour la première fois au Mercado Modelo de Salvador de Bahia, j'ai été très intriguée par des petites échoppes tout autour dont la plupart étaient fermées certes mais les 2 ou 3 ouvertes affichaient des tas de petits livrets très minces, à cheval sur des cordes ou épinglés. Sur la couverture , le plus souvent un dessin en xylogravure pour illustrer l'histoire mise en vers: que ce soit celle des héros mythiques du Nordeste tels les cangaceiros ou simple histoire amour ou encore fait d'actualité , les thèmes sont variés.
Mon premier contact avec la literatura de cordel... à l'origine, une tradition orale populaire existant dans tout le Nordeste du Brésil permettant entre autre de colporter les nouvelles , elle a commencé à être transcrite dès la création des premières imprimeries autorisées au Brésil (fin 18º siècle). Une auteure brésilienne, Silvia Rodrigues Coimbra a qualifié cette tradition de "système de journalisme paysan qui fonctionnait comme mode de diversion et véhicule d’annonce de la mort de personnages historiques». Ce qui fut le cas pour Getúlio Vargas, président populiste du Brésil qui se suicida en 1954 et dont la vie mais surtout la mort inspirèrent de nombreux cordelistes et donnèrent lieu à un tirage impressionnant de livrets. Mais aussi et surtout il faut parler de Lampião, le plus célèbre cangaceiro du Nordeste, héros légendaire dont les faits et gestes ont fourni matière à plus d'un auteur de cordel. J'aurai sans doute l'occasion d'y revenir dans ce blog.