jeudi 18 décembre 2008

POETA CRISTOVÃO



POETA CRISTOVÃO




Poeta Cristovão a une petite boutique sur le marché de Caruaru, elle était close le premier jour où je suis passée car qu'il n'y est que le matin de 7 à 9.
Aujourd'hui il est venu avec son petit-fils. C'est un petit monsieur avec la casquette vissée sur le crâne qui parle à sa guise et saute du coq à l'âne, il me raconte pêle-mêle que ses cordels sont connus dans 192 pays, parce qu'il est passé au journal télévisé de la TV Globo, que le cordel est né dans les pays arabes et qu'il a un don pour la poésie.
Il a commencé à écrire à l'âge de 10 ans et il utilise lui aussi le sizain comme type de strophe mais comme il ne sait pas dessiner, il a toujours laissé le dessin de la couverture à d'autres et sur le folheto de la biographie de Lampião, on trouve même une photo.
Il va ensuite m'expliquer que pour lui, la ville la plus vieille du monde c'est Jéricho.
Puis on continue, cette fois, avec un autre romance qu'il a écrit sur les signes qui annoncent la fin du monde " Sinais do fim do mundo" en s'inspirant du Nouveau Testament et qui en est déjà à sa 32º édition. Le moment est à la déclamation, il tient à me faire entendre sa version orale de la fondation de Rome mais pas en entier car il faut absolument qu'il me parle aussi du cordel qu'il a écrit à la mort de Kubitschek, le président brésilien qui a fait de Brasilia la capitale du Brésil. Bref, beaucoup de choses l'intéressent, de la Bible à des aspects plus scientifiques et il fait souvent un travail de recherche et vérifie le bien-fondé des données qu'il utilisera dans ses cordels en écrivant à une banque de données à Rio pour s'informer, ça peut être pour savoir la profondeur de l'océan comme pour savoir quel est le meilleur télescope qui existe. Il tire une grande fierté des écrits qu'il a fait parvenir à l'université comme sujet d'études.
Mais actuellement il n'écrit pas et réédite seulement ses oeuvres. C'est l'heure de fermer boutique, en quelques minutes c'est fait, il prend son petit-fils par la main et s'éloigne entre les échoppes d'artisanat.