vendredi 9 janvier 2009

TAMANDARÉ

C'est décidé, je vais aller faire un tour sur une des plages au sud de Recife, c'est parti pour Tamandaré, nom qui vient du tupi et signifie celui qui repeuple. Car la légende veut que le dieu du tonnerre voulait exterminer la race humaine avec un déluge, c'est alors que Tupã donna l'ordre à Tamandaré, à l'abri dans une arche avec sa famille, de repeupler la planète. Bon , ça ne vous rappelle rien cette histoire? Pour moi, le voyage commence dans la petite salle d'attente des bus Cruzeiro avec une bonne femme qui sort un livre et chante des psaumes, elle en est aux premières pages du bouquin, on en a pour un moment, il reste 45 mn avant le départ du bus , la télé marche à fond aussi. Le terminus est sur une grande avenue , sur l'esplanade centrale, il ya une jaille incroyable, des puces de ferrailleurs étalées à même le trottoir, et une sorte de bâtiment assez long perché sur des colonnes, bâtiment complétement délabré d'où vont sortir par un trou dans le mur, trou à rats je dirais, des gamins de rue qui dorment là. Ils descendent quelues marche spour aller récupérer leurs tongues, planquées sous les marches. En fait, d'avoir acheté le billet avant ne sert pas à grand chose, quand le bus ouvre ses portes c'est la ruée et il faut jouer des coudes et des mains pour ne pas se faire éjecter sur le côté mais je passe. Des jeunes braillards s'installent au fond et chantent à tue-tête l'équivalent brésilien de Vamos a la playa . 3 heures de route pour 70 km, pourquoi ça? il faut déjà une heure pour sortir de Recife , aprés ça va mieux, on passe par Sirinhaém et Rio Formoso, deux villages plus dans les terres avant de traverser une réserve naturelle (arbres et bambous) pour se retrouver les pieds dans l'eau. C'est un peu le hasard si j'atterris à Praia dos Carneiros, j'ai raté l'arrêt au centre du bourg mais ça m'arrange, la pousada où je compte dormir est située là aussi, ça veut dire que chaque fois qu'on veut aller à Tamandaré ou en revenir, c'est moto-taxi, avec un casque que je dois tenir pour qu'il ne foute pas le camp, la route pavée traverse juste le village aprés c'est un chemin de terre plein de bosses et de trous, on s'avale sa dose de poussière en prime en tressautant allégrement tout du long. Mais le nouveau maire a promis de faire asphalter la route bientôt. Village de pêcheurs , deux rues principales, l'une le long de la plage et l'autre presque paralléle mais vers l'intérieur, qui connaît maintenant une affluence de touristes . Mais les pêcheurs où sont-ils? Jai bien vu en allant vers le fort une coopérative de pêcheurs et puis ici et là on vend des petits filets pleins de crabes mais sur la plage, j'en verrai juste 2 rentrer, l'un sur un tout petit rafiot et les autres sur une jangada, ils vont à l'aide de 2 rondins la remonter petit à petit sur le sable la faisant basculer sur l'un pour ensuite aller le mettre un peu plus loin. Le poisson , ce n'est pas ça qui manque, le resto où j'échoue á l'heure espagnole sert des portions (et encore je n'ai pris que la demi-portion) gigantesques , ce qui fait que je demande à emporter ce que je n'ai pas pu manger, c'est tout à fait normal ici de demander uma kentinha et on repart avec sa barquette alu.
Le Fort est fermé à l'aller mais au retour le fonctionnaire en poste acepte d'ouvrir pour la visite même si ce ne sont pas ses horaires, tout est en ruine sauf la chapelle, la geôle est lugubre, une série de canons fait face à la mer et sur la droite, le phare qui fonctionne encore. On trouve plus loin, carrément sur le chemin qui borde la plage, la maison aux arcades dans un sale état et l'église São José de Botas toute noircie, dommage pour le patrimoine!
Le lendemain je remonte toute la plage de Carneiros à pied depuis Bora-Bora , resto connu ici qui donne sur la plage on y accède par un chemin privé dans les terres, et le lieu est entouré de barbelés, mais la plage est publique avec sa barrière rocheuse et ses piscines naturelles, une eau limpide et presque tiède, un vrai bonheur mais le soleil tape et la créme solaire ne suffit pas, je suis bonne pour un bon coup de soleil sur les épaules et les jambes.
Rien à me mettre sous la dent pour la literatura de cordel.
Mais en discutant avec Graça, la proprio de la pousada dont le fils, coïncidence vit à Barna, j'en sais un peu plus sur le lieu, il y a 40 ans, il n'y avait pas d'électricité à Praia dos Carneiros et quand ils ont acheté le terrain , elle a payé plus cher le topographe pour repérer où il était que le terrain lui-même, c´était des friches avec quelques maisons et des sentiers plus ou moins tracés, le paradis pour ses gosses. Tout venait de Recife pas même une boulangerie et puis une femme s'est mise à faire du pain une fournée journalière de 12 pains et ça a changé la vie ici.
Heureusement que j'ai prévu large pour reprendre le bus de retour car les horaires sont plutôt élastiques, à Recife il est annoncé comme partant à 14h40, ici selon la personne qui vous renseigne ça va de 13h à 14h, il part en fait à 13h25 on va repasser par cette réserve naturelle et comme à l'aller, on fait un détour et une halte dans les 2 villages.