vendredi 13 février 2009

BRÈVES DE RECIFE

Je suis rentrée le week-end dernier et on est déjà vendredi . Ici les préparatifs pour le carnaval redoublent d'intensité. Les bus qui passaient par le centre, par la rue Nossa Senhora do Carmo ont leur parcours dévié depuis lundi car des ouvriers sont en train de monter les gradins pour le Galo da Madrugada*. Sur la place de la République, les effigies du Carnaval colorées et assez grandes éclipsent les statues du parc. A Boa Viagem, le long du canal, des stands de déguisements se sont installés le long du canal, comme c'est le cas aussi un peu partout.


Rencontre d'Ester qui fait une thèse de doctorat sur la question du genre dans l'afoxé. On se retrouve Vera , elle et moi à une table en terrasse du bar d'Henrique dans le quartier de Boa Vista et la première chose qui saute aux yeux , c'est qu'Henrique, le patron n'est pas du genre commode ni souriant . L'afoxé est parfois aussi appelé Candomblé de Rua, c'est au moment du carnaval un cortège de rue afro-brésilien qui puise ses racines chez les Yorubas et qui est toujours lié à un terreiro de candomblé. Qui dit afoxé dit religiosité, dit culture, dit tradition, dit rythme et musique, au départ seuls les hommes participent à un afoxé alors qu'en Afrique ce n'était pas le cas, c'est ce qui a poussé Ester à traiter ce sujet .


Mardi 10 février, jour J pour Bonecão, c'est son anniversaire, on lui prépare l'accueil à 7 heures du mat avec gâteau et cadeaux avant que Carmen ne parte bosser, Bonecão saute et crie en faisant des pitreries comme une gamine, à réveiller l'immeuble et Yasmin aboie pour ne pas en être en reste. De la part de Carmen c'est une cafetière électrique et moi je lui ai rapporté un sac de plage en corde de Juazeiro do Norte et avant qu'elle ne s'en aille , la cerise sur le gâteau c'est un gros bouquet et Bonecão a un sourire jusqu'aux oreilles.


Récital de cordel sur la plage de Boa Viagem, la mairie a installé toute une aire de jeux, sport et spectacles avec une scène, mercredi à 20h30 c'est le tour des poètes d'Unicordel d'intervenir, José Honório fait une entrée sur scéne des plus cocasses il a des lunettes jaunes qui clignotent un pantalon jaune tout frangé et saute partout en rytme avec la fille qui danse le frevo, des musiciens aussi qui font partie du groupe qui va accompagner Cordel em folia samedi au marché de Boa Vista, chacun vient réciter en y mettant force et conviction mais le micro sature par moment et ça perd du relief pour ne plus sembler que braillard, pour le final ils nous font à plusieurs en avant-première le cordel qui a été fait collectivement cette année autour d'un cordeliste classique, José Martins de Althayde et viennent le distribuer aux quelques spectateurs, le tee-shirt qu'ils font chaque année à l'occasion du Carnaval et vendent pour se faire quelques ronds est prêt lui aussi mais ils n'ont apporté que des grandes tailles, pas pour moi, je l'achèterai samedi.

Je voulais aller et j'y suis allée à la Terça negra (Mardi noir) dans le pátio de São Pedro mais il semble qu'á cause de la proximité du Carnaval, aucun groupe de musique afro-brésilienne qui assure les Mardis noirs n'intervienne ce mardi.



O galo da Madrugada* (le coq de l'aube) est un bloco qui part du quartier de São José dans le centre de la ville et qui inaugure le carnaval, il est considéré comme le plus grand bloco du monde , il est suivi par 1 à 2 millions de personnes