vendredi 20 février 2009

NELCIMÁ ET LE CORDEL


Un des compliments dont Nelcima se souvient , c'est quand on lui a dit: "Tes yeux se mettent à briller quand tu parles de littérature populaire". C'est devenu une partie importante de sa vie. Nelcimá s'est arrêtée de travailler en 2007 et c'est de laisser sa vie professionnelle derrière elle qui lui a fourni le prétexte pour son premier cordel "A saga da professora Nelcimá"; elle s'est aussi inscrite en fac pour étudier la littérature populaire et de fil en aiguille elle a continué á écrire des cordels tout en approfondissant le sujet. Elle fait actuellement partie d'un petit groupe de recherche "Grupo interdisciplinar de estudos medievais"qui se donne pour tâche d'étudier la culture populaire dans toutes ses ramifications et plus spécialement les résonnances médiévales dans la poésie populaire brésilienne. En étudiant José Lins do Rego, un des grands auteurs de la littérature nordestine, elle a eu l'idée à partir des critiques littéraires, de faire une présentation de son plus célébre livre "Menino do engenho" ( L'enfant de la plantation) en cordel qu'elle a donné d'abord à lire à ses professeurs et ils l'ont trouvé bien. Mais il lui est arrivé une mésaventure , en allant faire le tour des kiosques à journaux pour voir s'il acceptaient le cordel pour le vendre, avec un kiosquier qui lui a dit, sans aller plus loin, que c'était un plagiat et qu'il ne voulait pas s'attirer des ennuis.

Elle aimait aussi beaucoup un conte de Lenita Costa mais au moment où elle a voulu l'adapter, son neveu avait perdu le livre , elle a réussi à l'obtenir par la propre auteure qui lui a même offert d'en adapter d'autres . C'est le cas de "O feijão teimoso" qui aborde le thème du racisme et de la discrimination, elle a fait de l'histoire un cordel pour enfants qu'elle a aussi illustré. Elle s'est présentée à un concours avec ce cordel mais elle n'a pas été sélectionnée pour un mot qui donnait à penser qu'elle n'en était pas l'auteure quand elle signalait à la fin que le conte original était d'une autre femme.
Ce qui ne l'a pas empêché d'être choisie parmi 360 cordelistes pour que ses cordels soient au programme dans les écoles. Elle a eu droit à un tirage de 5000 cordels ( 1000 à offrir et le reste à vendre). Comme prof, avant d'en écrire elle-même, elle travaillait les cordels en classe avec ses élèves, un jour elle en reçut 60 d'un auteur, Marco di Aurelio qu'elle devait aller voir avec eux durant le FENART (festival national d'art qui a lieu en novembre). Elle a été trés contente de voir que ses éléves accrochaient et que le jour de la rencontre, ils avaient plein de choses à commenter à l'auteur. Une des astuces qu'elle aime à utiliser, c'est d'une maniére ou d'une autre, d'encourager le lecteur à lire plus encore, elle peut ne pas dévoiler toute l'histoire quand il s'agit d'une adaptation ou alors recommander de lire la suite comme elle a fait pour "A cura de outrora" ( les remédes de grand-mère). Elle avait trop de matériel pour un seul cordel , en a fait 3 et dans le dernier sa conclusion est que, sans négliger la médecine, on doit savoir se servir du savoir populaire. Nelcimá a commencé à écrire des cordels en 2007 et depuis n'a pas arrêté, le quotidien, la culture de sa terre, les histoires, autant de choses qui lui permettent de composer. Elle m'explique que son mari n'a pas beaucoup aimé la voir se plonger dans l'univers du cordel. Si elle doit faire un récital ou donner une conférence, il l'y emmène mais sans y assister et elle pense que c'est une pointe d'envie, non reconnue du reste. Mais ça s'arrange avec le temps, lui reconnaît-elle.
Si on revient à sa terre, Santa Luzia qui se trouve à 300 km de João Pessoa, la procession de la sainte est une des plus importantes du Paraíba, elle a écrit un cordel sur la fête de la ville, qui a été lu à la radio locale. De son enfance, elle évoque son pére qui aimait jouer de la guitare et elle se souvient aussi qu'elle se réveillait avec les cantorias (poésie populaire accompagnée au violon)que son grand-père écoutait à la radio. Elle a aussi tiré de ses souvenirs de quoi faire un cordel "Saudosa quixaba" (Saine quixaba, c'est un fruit) mais s'est rendu compte que le titre n'attirait pas l'attention alors la deuxiéme édition a été rebaptisée "Um capeta no forró da Pitombeira"( un diable au forró de Pitombeira). C'est aussi au musée de Santa Luzia qu'elle a découvert un cordel datant de la fin des années 30 d'une femme, Judith Jovithe das Neves, "A Morte da Inditosa Maria barbaramente assassinada por Lino Goiaba” d'une teneure journalistique étonnante. Nelcimá put rencontrer la soeur de la jeune fille assassinée et sut que la cordeliste écrivait beaucoup mais comme on ne donnait pas d'importance à l'écriture des femmes, elle déchirait facilement ce qu'elle faisait et le cordel en question fut sauvé par un historien qui lui reconnut une valeur certaine. Cela fait partie des priorités de Nelcimá d'axer ses recherches sur les femmes cordelistes du Paraíba, elle trouve qu'on n'en parle pas assez, elle en a connu 3 qui ne savent pas où elles mettent les poésies qu'elles écrivent et se mésestiment. Mais elle me cite aussi Galinda Catunda, une poétesse du Ceará qui occupe le fauteuil nº25 de l'Académie du cordel de Rio et parle de Zilma Ferreira Pinto de João Pessoa qui a écrit de nombreux cordels et de Nahi qui écrit des histoires piquantes.
Nelcimá écrit parfois à l'aube quand elle se réveille en pensant à de nouvelles strophes mais elle peut-être saisie d'une inspiration soudaine n'importe où, en se promenant parfois les vers se formentt dan sa tête mais elle ne les retient pas. Elle a pris l'habitude de toujours avoir papier et crayon sur elle . Mais ça n'empêche pas les petits accidents, ça lui est arrivé un matin où elle attendait l'ouverture de la banque, elle s'est mise à faire un brouillon mais elle a laissé le papier sur le banc quand la banque a ouvert et était incapable ensuite de se rappeler la moindre strophe.
Son plus récent cordel a été une commande du centre culturel São Francisco , on lui en a payé 1000 mais Nelcima préfère de loin composer librement.
As pesquisas inseridas nesta linha de pesquisa buscam a reflexão da cultura popular em suas variadas ramificações, em especial as ressonâncias medievais na poesia popular brasileira.

LE COIN DU CORDEL Á LA FAC


Le PPLP (programme de recherche em littérature populaire a monté une bibliothèque qui contient enviro 6000 cordels. L'objectif c'est de digitaliser tous les cordels, il y en a actuellement prés de 500 qui le sont. Elle me montre un cordel sur Padre Cícero puis celui de José Pacheco

"A chegada de Lampeão no inferno" tous les deux digitalisés , et comme il y a 7 xylogravures différentes selon les éditions, toutes les couvertures l'ont été.

Queqlues pièces de musées aussi qui datent de des années 50 et le cordel le plus curieux c'est celui écrit à la main et des cordels en braille parce que c'est à João Pessoa que Marco di Aurélio a lancé l'idée du cordel en braille , en apprenant qu'au Portugal, Dom João IV avait fait une loi décrétant que seuls les aveugles auraient le droit de vendre des cordels , ce fut un tollé mais il ne revint pas sur sa décision et la loi fut appliquée prés de 100 ans. Marco di Aurélio pensa que c'était un juste retour des choses que de donner accés à la littérature qu'ils avaient préservé dans un sens pendant un siécle.

Elle m'explique aussi que sur la fiche bibliographique, PPLP est le code utilisé pour l'enregistrement à la bibliothèque centrale et qu'il existe deux façons de répertorier l'auteur, la traditionnelle en haut de la fiche avecle nom de famille avant le prénom puis en bas de la fiche, c'est l'inverse on commence par le prénom et vient le nom aprés car dans la littérature populaire, on connaît plus souvent le poéte par son prénom ou alors parce que le proprio de la maison d'éditions avait mis son nom sur la couverture et que le nom de l'auteur réel est en deuxième page, ce fut le cas de José Martins de Althayde entres autres, d'avoir racheté la maiosn d'édition il s'octroyait le droit de "signer" le cordel. La fiche fait mention aussi du nombre de pages, de l'auteur de la xylogravure ou illustration de couverture.