lundi 12 janvier 2009

CORDEL EM FOLIA

Le thème principal de la réunion d'Unicordel à laquelle j'assiste dans les locaux d'une école du quartier de Boa Viagem, c'est le carnaval et leur projet Cordel em folia qu'ils mettent sur pied pour la quatrième année consécutive.
José Honório, le président d'Unicordel propose de faire un concours de déguisement qui soit inspiré par un cordel. Le projet est approuvé de tous.
Machado prend la parole pour raconter qu'une année, il avait déjà le déguisement alors il a écrit un cordel pour pouvoir participer au concours avec son déguisement de mi-explorateur du Congo, mi-gorille. La coutume veut que l'on rende hommage à cette occasion à quelqu'un . Plusieurs idées sont lancées, c'est le centenaire de la naissance de Mestre Vitalino, potier de Alto de Moura et aussi celui de Patativa de Assaré, poète et repentiste du Ceará, les 50 ans de la mort de Athayde, un cordeliste, les 90 ans de la naissance de Severino Borges, un autre cordeliste. Aprés débat sur qui choisir, la tendance est de privilégier les cordelistes plutôt que Mestre Vitalino ou Patativa. Il reste en piste João Martins de Athayde, pionnier du cordel (200 titres publiés) injustement considéré pour avoir publié dans sa maison d'édition des oeuvres d'autres auteurs sans mettre leur nom, s'appropriant leur cordel mais il fut condamné pour cela. A part ça , tout le monde considére qu'il fit beaucoup pour la literatura de cordel. C'est lui qu'ils vont sélectionner au détriment de Severino Borges, auteur de plus de 100 cordels, peu reconnu lui aussi mais qu'ils peuvent fêter plus tard.
Surgit l'idée de faire un cordel collectif sur lui, en divisant en chapitres ou thémes pour se répartir les strophes á écrire avec comme date limite le 25 janvier. Est fixé également leur concours de déguisement pour le 14 février, pour y participer , on peut s'inscrire par mail ou sur les marchés de Boa Vista ou de Madalena.
Ils pensent demander à la maison d'édition Coqueiro de les parrainer et comme les autres années, ils vont vendre des tee-shirts avec leur logo pour couvrir les frais, 150 tee-shirts qui doivent être prêts pour la première semaine de février.
On ne va pas partir d'ici sans quelques mots sur le local. L'école reçoit en horaires nocturnes de 19 à 22 heures des jeunes qui font une Formation Professionnelle en imprimerie de 6 mois , c'est là qu'interviennent 2 moniteurs dont Evan, cordeliste aussi pour former un groupe de 18 éléves, moitié filles-moitié garçons au maniement des machines et à l'impression. Le CTC Gráfica Escola, Centre de Travail et de Culture, responsable de la formation, existe depuis 10 ans. Evan m'explique les différentes étapes du travail et qu'il suffit de 24 heures pour avoir le produit fini. Pour l'instant, c'est la période de vacances, les cours reprendront le 2 février.

ARRASTÃO

Je prends le bus pour rentrer à Boa Viagem, il est 7 heures du soir, on arrive à un des canaux de Recife, tout à coup des sirènes de police et des flics en moto, devant eux une bande de jeunes mecs qui fuient comme une volée de moineaux, le temps que le bus passe sur le pont et contourne le canal, ils les ont choppés, ils sont alignés sur la berge les mains en l'air. des voitures de police ont barré la route. Ce sont des bandes assez violentes qui peuvent intervenir sur les plages, en ville ou dans les centres commerciaux, elles ramassent tout sur leur passage, filant des coups à droite et à gauche la traduction en français pour moi, c'est razzia urbaine, ici ça s'appelle um arrastão.
Mais quand je vais voir Marcia à Olinda le lendemain, son neveu me propose d'aller à l'arrastão sur la place du Carmo, autre sens, bande de musiciens qui interviennent dans la rue et puis pour terminer sur une note musicale, c'est aussi le titre d'une fameuse chanson d'Élis Regina, une grande chanteuse brésilienne (voir link)