mercredi 21 janvier 2009

ON REPARLE DE LAMPIÃO


Aujourd'hui au programme aller voir le marché de Madalena, le quartier où Carmen a habité quelques années et en profiter pour faire dans le même quartier le musée de l'Abolition de l'esclavage mais comme on me dit qu'il est fermé, je trouve plus prudent d'appeler avant, réponse oui, il est ouvert. C'est parti...mais à l'arrivée un peu de mal à trouver le musée en question, ce n'est pas qu'il ne soit pas visible, la bâtisse est une grande maison à azulejos, située juste au carrefour mais pas une plaque, rien pour indiquer qu'on y est. Dans le vestibule de grands panneaux avec définitions des mots liberté, esclavage, abolition et puis en fait le gardien m'explique qu'il y a juste deux salles à voir, de part et d'autre, dans l'une , un espace pour recueillir des suggestions sur la conception du musée et ce qu'on aimerait y trouver, dans l'autre , plusieurs objets faisant partie du culte à Oxalá, une des divinités du candomblé, le dieu du soleil et collés sur le mur du fond des coupures d'articles de journaux sur le racisme au Brésil , sur l'abolition et sa non-application dans les faits. La visite est terminée! Le musée est en cours de restructuration.

Je vais passer beaucoup plus de temps au marché car je commence à tailler une bavette avec la femme, Neuridice, qui vend des produits régionaux et de la littérature de cordel, ça tombe à pic, elle est de Serra Talhada, terre natale de Lampião où je pars la semaine prochaine. Et évidemment on met Lampião sur le tapis. Sa tante de 90 ans l'a vu 4 fois dans sa vie, toujours cachée parce qu'on le craignait un peu quand même et son père, quand elle était gosse, le soir leur racontait les faits et gestes de Lampião, se montrant plutôt favorable au cangaceiro alors que la famille avait du quitter l'endroit où elle était parce que Lampião voulait la terre mais cela s'était fait sans violence, Lampião avait prévenu qu'il viendrait et toute la famille avait plié bagage. Neuridice, elle aussi, donne raison à Lampião d'avoir fait justice seul comme il l'a fait vu qu'au départ, quand il avait voulu déposer une plainte pour l'assassinat de son père, personne ne lui avait fait cas et ne voulait l'enregistrer, la police locale étant du côté de l'oligarchie terrienne.