samedi 21 février 2009

CARNAVAL OUAAAAHH

Vivre ça une fois dans sa vie! Grandiose, génial, un flots de couleurs, déguisement, musique, sensations tout est là dans les rues sur les places, les ponts, à chaque coin, une foule en liesse. Carmen va à Olinda car même grippée, elle ne veut pas manquer le bloco da Mangueira. Erica est venue me chercher à Boa Viagem pour aller au Galo da Madrugada, le plus grand bloco de carnaval du monde suivi par un million de personnes, c'est la premiére année qu'il se vit sans le fondateur mort en juin l'année dernière. J'ai la tenue pour la rue, pas d'appareil photo, pas de portable, le fric planqué dans le soutien gorge et dans une pochette sous le short, des tennis aux pieds recommandés par tout le monde ici, une guirlande c'est la note de déguisement pour moi. De chez elle où on a retrouvé son mari, Sóstenes, on prend le métro jusqu'au terminus en plein centre, à la sortie des flics vérifient qu'il n'y ait pas port d'armes ou autre produit douteux, on prend le chemin du Fort de Cinco Pontas pour retrouver des copains à eux. Il y a déjà pas mal de monde dans les rues. A l'ombre des grands arbres au pied du Fort, la température est idéale, une petite brise par dessus le marché, rien à voir avec la saucée que je me suis prise hier soir pour l'ouverture officielle du carnaval au Marco Zero. La densité humaine à cet endroit est raisonnable, on nous distribue de tout, des camisinhas , des éventails en carton avec propagande de l'état contre la violence aux femmes, contre la discrimination raciale, pour vivre un carnaval de la paix et autres et aussi des visières avec de la pub pour des marques de compagnies téléphoniques. dans les déguisements on voit mille choses, ceux aux couleurs du drapeau pernamboucain, des pierrots et colombines, des hommes préhistoriques, des Carmen Miranda, des perruques de couleurs fluo et d'énormes lunettes de soleil, un gros qui n'a rien trouvé de mieux que de se déguiser en poupon avec une grosse couche aux fesses, vu de dos pas triste! et j'en passe. Un petit homme en short a dû commencer á écluser bien avant l'heure, il est hilare et bien imbibé. Passe le premier trio elétrico, on le laisse passer puis au troisiéme, on se lance, on va sautiller , danser derrière pendant des heures parfois entrecoupé de bières, un oeil sur le psectacle autour et partout, c'est la foule à deux reprises un peu du serré, serré alors on s'accroche ou on se tient la main sans jamais perdre de vue les compères mais tout le monde s'éclate, pulsion de vie faisant frémir les corps sous le soleil maintenant cru, de temps em temps des flics par bandes de 5 ou 6 , à un coin de rue un aspergeur muni d'un jet qui pulvérise de l'eau , on en redemande. Quand on arrive rue de la Concordia , c'est là qu'est le siège du bloco, se dresse la silhouette géante du créateur du Galo et le coq aussi, de dimension plus réduite que celui du pont. En temps normale c'est une rue qu'on parcourt en 10 minutes, aujourd'hui il nous faut deux heures, c'est là que Rita et son mari nous lâchent car la foule devient plus dense, Rita n'aime pas tellement . Nous on continue et quand on arrive à la hauteur du pont où trône le coq qui a maintenant la tête sur les épaules et un chapeau haut de forme, c'est la mêlée la plus totale, tout à coup on ne sait pas comment , personne n'a vu venir, on est pressé à étouffer, on ne répond plus de ses mouvements, c'est une marée humaine et le roulis qui va avec, Sóstenes d'un cêté et Erica de l'autre m'entourent de leur bras pour ne pas se perdre, j'ai l'impression que je vais mourir étouffée, mes lunettes se barrent, je crois que mes pieds ne touchent plus terre, dans la bousculade on finit par se plaquer contre un camion et on laisse passer la folie carnavalesque, service des pompiers, une femme est transportée sur une civière, la deuxiéme semelle de tennis d'Erica s'est décollée elle aussi, on décide qu'on s'arrête, on traverse le pont pour aller à Boa Vista, une pause le temps de boire un jus de canne pressé comme remontant, Erica n'en peut plus, Sóstenes nous emmène manger de la pizza à la padaria Imperatriz et on prend le chemin du retour, il est 2h30 dans le métro c'est supportable , il est encore tôt pour que les gens décident de rentrer. En fait pour voir les derniers trios életricos arriver au coq sur le pont, il faut attendre 7 heures du soir. On arrive chez eux, on est rouges comme des écrevisses malgré la crème solaire. Erica a un malaise et tombe dans les pommes dans la salle de bain, elle a déjà eu des chutes de glucose mais ça faisait un certain temps que cela ne lui arrivait pas, on la transporte dans la salle, Sostenes lui maintient les jambes en l'air et elle revient à elle. Sieste pour tout le monde, aprés ça, on discute un peu toutes les deux, elle est un peu en crise avec son mari qu'elle trouve distant depuis quelque temps, pour moi le malaise est lié à ça aussi. Ça va mieux après, on mange sur le coup de 7 heures du soir, premier jour de carnaval, demain c'est Olinda et ses rues pentues avec Carmen , Suely, Fernanda. Le coup de pot, c'est qu'Erica avait pris son appareil photos et va me les envoyer, ça me dit bien de garder une trace visuelle du jour.

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