Ce qui fait la gloire de la ville, c'est , installée dans le Parc du 18 mai , l'immense aire de marché, a feira de Caruaru qui a d'ailleurs été déclaré en 2007 Patrimonio Cultural Imaterial Brasileiro. L'origine de la foire se confond avec celle de la ville quand, il y a 200 ans, l'endroit servait de halte pour les marchands de bestiaux du sertão allant vendre sur la côte et pour les marchands ambulants venant du littoral et allant vendre à l'intérieur. Selon les jours, le marché connaît une plus ou moins grande affluence , le samedi et le mardi étant les jours forts avec le marché au bétail . Chaque secteur a son coin, artisanat, fruits et légumes, herbes médicinales, habillement et même un espace pour le troc et au milieu de tout ça, on peut entendre parfois des vendeurs de cordel faire leur pub par haut-parleurs ou des repentistas s'affronter dans une joute oratoire, accompagnés à la guitare mais je dois dire que je n'ai pas eu cette chance-là. La feira a été aussi le théme de maints cordeís, théme repris aussi à l'occasion du projet implanté en milieu scolaire.
LE MUSEU DE CORDEL
Il est dans l'enceinte du marché de Caruaru, un peu en retrait du secteur artisanal, c'est le seul du genre qui existe en Amérique du Sud. L'idée vint d'un cordeliste , Olegário Fernandes (1932-2002) qui lutta pour que son projet prenne corps et son rêve se réalisa quand le musée fut inauguré le 21 août 1999. A sa mort, la ville donna son nom au musée, une petit maison en bois toute simple, ouvert á tous, entrée gratuite ses enfants qui tiennent l'échoppe contigüe assurent actuellement la permanence. Petite parenthése , c'est la tendance ici, la famille prend en charge le fonds culturel créé. Au fond de la pièce, sont épinglés des folhetos sur tout le pan de mur, face á l'entrée trône la presse manuelle que O. Fernandes utilisait pour imprimer ses propres cordels, sur les autres murs on trouve des articles de journaux, des photos de plusieurs poétes et cordelistes, quelques affiches. Il commemnce á pleuvoir et on se précipite pour couvrir d'un plastique des livres exposés sur une table juste sous un trou de la toiture. On ne va pas quitter l'endroit sans dire quelques mots sur ce cordeliste.
OLEGÁRIO FERNANDES
Sa première publication "A estória do boi de Minas e as carnes contaminadas" (L'histoire du boeuf du Minas Gerais et les viandes contaminées)va avoir un énorme retentissement , il peut arrêter de travailler ailleurs et réussit à vivre de sa plume. Il imprime ses oeuvres lui-même jusqu'en 1999, année où il commence à confier l'impression á une maison d'édition de Recife, Editora Coqueiro. Il écrira au cours de sa vie plus de 212 cordels dont la meilleure vente sera celle de " O menino de 2 cabeças" (L'enfant à deux têtes). Son dernier lancement sera un cordel sur " A morte do piloto Ayrton Senna", vendu à plus de 8000 exemplaires. Il va être profondément irrité en apprenant le piratage de ses cordels, , que des copies sont vendues à la feria de São Cristovão, à Rio de Janeiro.
Intuition ou hasard, la veille de sa mort il écrit : "J'ai 70 ans, dans cette vie crue et nue, je passe la nuit chez moi et et je passe la journée dans la rue et voilá la mort qui m'invite à aller vivre tous les deux sur la lune."
.Allez, on continue un brin dans le temps puisqu'on y est et je vais vous toucher deux mots sur l'Acadêmia Caruarense de Literatura de Cordel créée le 18 mai 2005 dans le but de faire retrouver aux gens le goût pour la literatura de cordel, le cordeliste étant le représentant des classes populaires qui fournit un instrument de réflexion et des infos sur les thémes les plus divers. LAcadémie compte actuellement 16 membres d'un âge échelonné entre 20 et + de 60 ans, avec es niveaux scolaires diférents. Il ressort d'une étude sur le sujet que 50% d'entre eux sont autonomes c'est-à-dire avec des revenus en rapport direct ou indirect avec le cordel, il y a quelques retraités parmi eux, pour les autres aucun d'entre eux ne touche moins qu'un salaire minimum ou plus que 6 salaires minimum. Un tiers d'entre eux ont été influencés par leur famille.
Des problèmes ui quettent le genre, on évoque surtout la perte de la xylogravure et de la forme du cordel (rime et métrique).
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