Le MMTR existe depuis le début des années 90 et Benedita aime à dire que c'est une école parce que, au départ, certaines femmes étaient incapables de se présenter, ne serait-ce que pour dire leur nom en public, pas l'habitude de parler d'elles, et qu'on leur a appris. Une école aussi pour le fait qu'il y a toujours quelque chose à apprendre et à tirer des luttes qu'elles mènent. Au commencement , c'est un groupe de 5 femmes qui décident de faire quelque chose pour les travailleuses invisibles avec comme premier objectif, avoir une carte d'identité. Dans le milieu rural, on ne considérait pas important que les femmes aient une pièce d'identité puisqu'elles avaient peu de contacts avec le monde extérieur. Ce qui impliquait aussi qu'elles aient été déclarées à leur naissance, ce qui était loin d'être le cas de beaucoup d'entre elles. Dans sa famille où ils étaient 8 enfants, elle avait 14 ans quand on a fait son acte de naissance et sa soeur aînée en avait 20 et elle était sur le point de se marier. Sa mére était accoucheuse et a aidé bien des femmes à mettre leurs enfants au monde mais elle n'a jamais eu le droit d'être reconnue comme professionnelle et pourtant c'était tout un travail vu que les conditions de vie étaient plutôt limites.
Benedita fait partie de la commission d'état des travailleuses rurales qui réunit 3 fois par an à Recife les coordinatrices des différentes régions du Pernambouc. Au MMTR, les groupes de travail s'organisent autour de thèmes variés, santé, droit, sexualité, problémes des femmes en milieu rural...
Dans les premiers temps, elle était la seule femme à participer aux réunions des travailleurs agricoles, les maris ne laissaient leurs femmes y venir.
Au syndicat, le parcours commence par la fonction de délégué de base, qui va assister aux réunions et se charger de transmettre leur contenu aux gens de son coin. Aprés avoir été suppléante pendant 4 ans, elle est maintenant directrice depuis 7 ans, le mandat étant de 4 ans, elle l'a d'abord été du secteur Sécurité sociale de 2002 à 2006 et actuellement elle l'est des Finances, si elle brigue un troisième mandat il lui faudra changer de fonction.
Benedita vit dans une ferme à 28 km de Serra et part de chez elle tous les matins à 4h30 pour pouvoir être au syndicat pour 7 heures, elle y travaille jusqu'à 13 h et attaque aprés ça sa deuxième journée de travail aux champs. Elle produit maïs, feijão et pastéques surtout pour la conso familiale et vend le reste quand il y a surplus. Pour elle, le problème majeur, c'est la violence contre les femmes.
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