mercredi 1 septembre 2010

présentation de Isabel Maia


Foi um encontro modesto, tive lugar no Mercado Modelo em Salvador de Bahia em 1985, quase todas as bancas da  Praça Cayru estavam fechadas, só uma aberta com cordéis pendurados  de autores bahianos. Daquele primeiro encontro nasceu a minha curiosidade de saber mais sobre aquela literatura oral nordestina. Voou o tempo e surgiram mais perguntas 20 anos depois : resistiu aos assaltos da modernidade essa literatura ? Será que o cordel agora está por um fío ?
A melhor opção para tirar a dúvida era fazer uma pesquisa in-situ e assim cheguei até o mercado da Boa Vista de Recife para conhecer e entrevistar os  cordelistas, là descobri que na associação havia muitas mulheres cordelistas. As 3 mulheres que quero apresentar tem denominador comum, Unicordel  e trajectória e estilo diferentes. Isabel Maia é uma delas.

ISABEL MAIA
Foi a partir duma tradiçao oral  bem implantada na sua familia que Isabel herdou o interesse pela literatura oral. Sua mãe sempre contava pra ela as estórias que conhecia, transmitidas algumas de geração em geração, inventando também outras.
« Minha mãe foi pouco tempo pra escola, nos primeiros días da escola, ela viu o professor bater na sua irmã, aí falou pra o pai que queria ficar em casa, que preferia trabalhar na roça e aprender a ler em casa, era a mais velha dos filhos o pai aceitou. Por isso, ela escrevia pouco porque não conhecia a ortográfia mas gostava muito de fazer e recitar poemas. » Quando Isabel era criança, de todos os contos que ouviu da mãe, o preferido era "Donzela Teodora", essa menina que falava com os sabios e lhes tapava a boca.
Mas passou muito tempo antes de Isabel resolver escrever. Aconteceu em 2005, morreu seu irmaõ Jairo, sem acabar o poema « A viagem do ciclista », pouco tempo depois leio Isabel de novo o poema e pensou que seria bom terminar, seu outro irmão que trabalhava com bicicletas lhe deu ajuda para os detalhes mais técnicos e ela começou a fazer versos "Quanto mais escrevia, mais me entusiasmava, gostava de escrever e achava bom o que fazia. Terminei o cordel". O fim do cordel do irmão marcou o começo da sua produção poética. Como matérias primas utiliza Isabel as estórias ouvidas na familia como no cordel « A morte de Viriato » que relata uma briga entre 2 homens, briga que assistiu o seu trisavó. O seu universo poetico se inspira  também das aventuras dos vizinhos ou conhecidos (como « Paraíba trocador » onde aparece esse homem quem gostava de ir para o brecho e trocar) ou de suas experiências próprias (« O triangulo amoroso »).
Um dos sonhos que queria realizar o seu irmão Jairo, « Castanha » era publicar os escritos, se tornou realidade no fevereiro de 2009 com a publicação de « Maia : contos e poesia » de triple autoria (Isabel, seu irmão e sua mãe) que contem as poesias transcritas da mae, Leocádia que tem sido uma das mulheres  que, durante  a vida toda, produz poesia oral, podendo ver finalmente aos 93 anos de idade os versos dela num livro.
Isabel gosta também de poder recitar. Graça a Altair, um cordelista que montou sua própria editora « Pantera cordelaria » em Paulista, perto de Recife, « entrei em contato com os poetas de Unicordel e desde aquel momento, gosto muito  de participar nas atividades do grupo. »





ISABEL MAIA
Nascida em Recife
Poetisa-cordelista,
Membro de Unicordel (Uniåo dos Cordelistas do Pernambuco)
Membro da Acadèmia de Letras e Artes de Paulista (PE)

Folhetos publicados por Pantera Paulista (PE) : (talvez seja preciso atualizar datas e títulos)
A princesa poetisa -                                                                        dezembro 2009
Paraíba trocador                                                                              janeiro 2009
A sogra que se deu mal                                                                  agosto 2008
Viagem pra Bonito                                                                           novembro 2007
Triângulo amoroso                                                                          janeiro 2007
A vaca que roubou o vestido da noiva           
A morte de Viriato
A viagem de Manezinho
8 de dezembro            
O padre e o cemitério                                                           

« Maia : contos e poesia » (em parceria com Leocadia Maia e Jairo Maia, « Castanha »)                                                                                                fev 2009
A morte do ciclista escrito com Jairo Maia

dimanche 21 février 2010

un cordel de Patativa de Assare

Le triste départ

Passa septembre
Puis octobre, novembre
Nous sommes en décembre
Mon dieu qu'en est-il de nous?
Ainsi parle le pauvre 
Du sec Nordeste
Avec la peur de la peste
Et de cette faim féroce.

Au treize du mois
Fit l'expérience
Perdit sa foi
Dans les pierres de sel
A une autre expérience
De nouveau il s'accroche
Attendant la barre 
Du joyeux Noël.

Noël est passée
Et la barre n'est pas venue
Le soleil si rouge 
Est né bien au delà
A la cime des bois
Crisse la cigale
Personne ne voit la barre
Car barre il n'y a.


Sans pluie sur la terre
Glisse janvier
Vers février
Dans l'été même
Le fermier réclame
Se disant pour lui
Mon dieu c'est punition, 
Il ne pleut plus, non.

Il en appelle à mars
Le mois préféré
Du saint bien aimé
Monsieur  Saint José
Sans pluie sur la terre
Tout est sans solution
De son cœur s'enfuit 
Le reste de sa foi.

Ainsi parle le vieux
Je continue mon chemin
Il invite la famille
Et commence par dire
Je vends l'âne
Le mulet et le cheval
Nous partons à Sao Paulo
Vivre ou mourir.

Nous partons à Sao Paolo
Que la chose est laide
Sur une terre autre 
Nous allons errer
Si notre destin
N'est pas si mesquin
Dans ce même petit coin
Il nous ramènera.

Ils vendirent l'âne
Le mulet et le cheval
Et jusqu'au coq
Ils vendirent aussi
Et là apparaît
Un heureux fermier
Pour peu d'argent
Lui achète ce qu'il a .

Sur le haut du chariot
Toute la famille est réunie
Arrive le triste jour 
Ils vont voyager
La sécheresse est terrible
Qui dévore tout
Qui le pousse au dehors 
De sa contrée  natale.

Le second jour
Tout est déjà fâché
Le chariot emballé
Rapide à courir
Le père de famille
Triste et chagrin
Le fils en pleurant
Commence à dire

De peine et de saudade
Papa, je sais que je meurs
Mon pauvre chien
Qui va le nourrir?
Et l'autre répond
Maman, mon chat
De faim et de torts
Mimi est mort.

La plus petite
Tremblant de peur
Maman, mon jouet
Et mon pied de fleurs
Mon rosier
Sans eau dépérit
Et ma poupée
Est restée là aussi.

Ainsi ils vont laissant 
Avec pleurs et gémissements
Leur nord bien aimé
Un beau ciel bleu
Le père de famille 
Pensant aux enfants
Le chariot roulant
Sur la route du sud.

Le chariot emballé
Sur le haut des monts
Regardant vers sa terre
Son berceau son foyer
Cet homme du nord
Rongé par la peine
De loin fait un signe
Cearà, adieu.

Ils arrivèrent à Sao Paulo
Sans argent et brisé
Le pauvre  tout honteux
Cherche un patron
Ne voit que  visage fermés
De personnes étranges
Tout est différent
De son cher pays.

Il travaille une année
Deux années, plus d'années
Et toujours dans l'idée
D'un jour encore devant
Le père de famille
Triste et maudissant
Ainsi ils vont souffrant 
Un éternel tourment.

Le père de famille
Vit là prisonnier
Souffrant du mépris
Et au patron devant
Le temps passant
Un jour va un jour vient
Et cette famille 
Plus ne revient.

Si un jour par hasard
Il a la chance
Nouvelle du Nord
Le plaisir d'entendre
Saudade au cœur
L'étreint et l'envahit
L'eau de ses yeux 
Commence à tomber.

Distant de la terre
Si séche mais bonne
Soumis à la brume
A la boue et au marais
Il est triste de voir
Un homme du nord si vaillant
Vivre esclave étant
Sur les terres du Sud.

lundi 9 mars 2009

RETOUR


C'est avec encore le carnaval en tête qu'on se prépare à voler, Carmen et moi. Les deux derniers jours c'est un peu la cavalcade et je repense à tout ce que je n'ai pas fait, j'ai raté Zoé, Daniela n'a pas le portable qui marche, je vois Ester en coup de vent, la plage aussi c'est le coup de vent le vendredi à peine le temps pour le maillot de bain de sécher avant de le mettre dans la valise.
Simplement on se retrouve à l'aéroport où nous accompagnent Bonecão et family et où règne encore un air de Carnaval, et on s'en va en esquissant presque des pas de frevo mais voilà-t-y pas que de l'autre côté de la porte pour l'embarquement la surprise! je suis dans l'illégalité , mon visa étant de 90 jours et on en est au 91º donc je n'ai plus à être là, on a fait un mauvais calcul de jours , la fille de l'agence et moi quand j'ai pris mon billet d'avion en octobre. Que va-t-il se passer? Le mec me déclare en infraction, c'est l'ordi qui le dit, lui il a l'air de penser que ce n'est pas grand chose mais on ne peut pas me laisser sortir du territoire sans m'avoir réglé mon compte, l'ordi se bloque, il demande à droite et à gauche comment ça s'arrange, enfin au bout d'un quart d'heure, il nous sort un formulaire en deux exemplaires, deux autres fonctionnaires servent de témoins et lui et moi on signe, il m'annonce que, pour pouvoir revenir au Brésil, il faudra que je m'acquitte d'une amende de 8 reáis 28 centavos, sinon on ne me laissera pas rentrer et m'appose sur mon passeport le tampon "não pagou multa" (n'a pas payé l'amende). C'est Carmen qui balisait pour l'entrée dans la CEE des fois qu'elle se fasse refouler (comme l'ont été certains Brésiliens au cours du dernier trimestre mais ça se produisait surtout pour les arrivées par l'Espagne et Madrid) mais c'est à moi qu'on fait des problèmes. Elle, elle va passer la douane au petit matin à Lisboa, elle explique que je suis son hôte alors je viens moi aussi monter mon passeport, coup de tampon, c'est fini, on y est elle n'en croit pas ses yeux, c'est tout? Il faut qu'on lui redise avec Josué, le Brésilien jardinier en Suisse qu'on a rencontré dans l'avion qu'elle a passé la douane et que c'est terminé, les tracasseries ou pire encore.
Quant à moi, je vais tenter d'aller payer ma dette au consulat brésilien mais ce n'est pas possible, il faut que j'attende d'y retourner, et je n'ai pas à m'inquiéter, la quantité à payer peut juste être réévaluée en fonction du cours de la monnaie mais pas majorée parce que je ne l'aurais pas payée immédiatement. La suite pour le prochain voyage ...

Le Nordeste c'est fini géographiquement parlant pour le moment mais on a fait une feijoada sur des airs de samba et de frevo avec même les petites ombrelles pour les copains d'ici de Barna. Vu la température ambiante à Barcelone, personne n'a trouvé à redire.

mercredi 25 février 2009

LES CENDRES DU CARNAVAL


Mercredi de cendres, la ville a la gueule de bois, peu de voitures, les rues paraissent étrangement calmes alors qu'en fait le volume sonore est légèrement inférieur à l'habituel mais le carnaval c'est être en permanence au milieu des tambours, de la musique, du son, des gens qui chantent, qui crient, qui tapent des mains et se faire engloutir dans ce flot qui vous porte et vous fait vibrer, alors quand on en émerge, ça fait tout drôle. La plupart des commerces sont encore fermés, le Coq sur le pont a déjà disparu et c'est comme si on avait rêvé, ces 4 jours de liesse. Ils ont commencé à démonter scènes et gradins quand je passe au pátio do Terço, là ou étaient les rythmes afros parce que l'église c'est celle du Rosário, traditionnellement associée aux esclaves, que beaucoup ont été enterrés là et si les tambours se sont tus à minuit hier, c'est pour rappeler la souffrance des esclaves morts.

La tradition différe de l'espagnole, en Espagne à la fin du Carnaval on enterre la sardine, ici pour ce mercredi les derniers blocos à intervenir, ça a à voir avec la morue, origines portugaises oblige, c'est Bacalhau do Batata créé à Olinda en 1962 par un garçon de café surnommé Batata qui devait bosser les 4 jours du carnaval et avait enfin son jour de congé le jour des Cendres . La tradition s'est étendue à tout le Pernambouc. Ça s'appelle Bacalhau na Vara à Recife au marché de la Boa Vista et à Paulista, ville de banlieue. Le marché est plein et l'orchestre de frevo déjà sur le podium, et évidemment des gens qui dansent autour, les petites ombrelles tournent et tournent encore au bout des bras. Quand les musiciens font une pause, c'est un autre groupe qui reprend dans un coin, ça ne s'arrête pas comme ça. Mais à part un type qui promène une morue séche au bout d'un bâton, pas de trace de plat à la morue dans les petits restos du marché.
Mais vraiment le roi Momô a du mal à se résoudre à laisser la place et dans un autre quartier au nord de la ville, le bloco Os Irresponsaveís a encore fait bouger les foules jusque dans l'après-midi de ce mercredi de Cendres.
Quelques incidents quand même pendant le Carnaval, un autre mort à Paulista à la suite d'une chute d'un des chars , quelques coups de feu en banlieue et un homme tué par balle au passage d'un bloco à Olinda. Dans les chiffres du carnaval, augmentation de 24% du côté des accidents de la route, 113 durant l'Operação Carnaval qui se solde par 7 morts et 88 blessés, chiffre aussi plus élevé qu'en 2008 de morts violentes , 65 contre 54 qui englobe les crimes liés au trafic de drogue et les réglements de comptes entre bandes. Bilan positif pour le tourisme, 665000 touristes, soit 11% de plus que l'année derniére et dont 97% ont l'intention de revenir en 2010.

mardi 24 février 2009

CARNAVAL J4

Ça commence sous le soleil de midi vu qu'on ne démarre pas de bonne heure mais on trouve de l'ombre à Olinda quand on longe la rue des petits vendeurs de brochettes, hot-dog à la brésilienne, maïs et autres pour monter rejoindre la bande à Carmen, vu d'en bas la ladeira da Misericordia (la pente de Misericorde) fourmille de points colorés qui bougent un peu mais on renonce à essayer de se frayer un passage au milieu de cette foule. Fernanda, Claudio et cie sont rua Amparo, pas très loin de la Bodega do Veio, le café épicerie qui en temps normal fait des concerts dans la rue le mardi soir. Avec le monde aujourd'hui c'est pratiquement du sur place, quand passe un bloco , on marque le pas. Il y a moins de gens déguisés . A l'heure de casser la croûte, on prend une petite rue perpendiculaire à la ladeira et qui monte un peu pour aller à la Casa de Noca, de l'extérieur le resto paraît petit mais en fait un escalier sur le côté descend jusqu'à une grande dalle surmontée d'un toit où sont disposées les tables et qui est aujourd'hui pleine à craquer. La spécialité de la maison, c'est la viande de charque avec du manioc et du fromage grillée, la viande est peut-être un poil salée mais le tout est délicieux et comme d'hab, on a demandé 5 rations pour 9 personnes. Le truc pénible pour moi au milieu de tout ça, c'est que j'ai une chute de tension, avec l'impression que je peux tourner de l'oeil d'un moment à l'autre, mal au coeur et barre au front et ce n'est pas le pied pour continuer, excès du carnaval, le temps parait aussi pris dans la folie et la fête, un coup de pluie puis soleil, le malaise va durer deux trois-heures puis s'estompe.
Les mecs du groupe veulent aller jusqu'à A Porta mais pas une seule femme est d'accord pour suivre. Alors pour éclairer les lanternes, A Porta c'est un bloco qui s'est formé en 1988 d'une blague entre copains qui décidèrent d'utiliser comme étendard une vieille porte en bois et en prime depuis quelques années, sur le mur du local, quelques nanas viennent danser et peu à peu retirent leurs fringues, et c'est la grosse attraction pour se rincer l'oeil dans cette société pudique, même si elle n'en a pas l'air, qu'est la société brésilienne. Carmen et Fernanda parlent de 2 femmes du groupe qui sont montées sur le mur et sont allées jusqu'au strip-tease mais la plupart réprouvent la coutume.
Nous, Carmen et moi, on a un rencart avec Suely à Recife Antigo et on repart. Dans le vieux Recife, c'est toujours aussi coloré plus bougeant je trouve qu'à Olinda, on suit d'abord le bloco do Bonde mais celui va emporte la palme c'est Batuqueira da Naçao, les couleurs qui prédominent sont vert et rouge, les batteurs de tambour se font acclamer par la foule qui reprend en choeur les paroles des morceaux et un peu plus tard , le bloco du bonhomme Pitú qui y met de l'ardeur et entraîne aussi les foules. Sur la place de l'Arsenal défilent sur une scène un groupe avec l'ours, le chasseur et les danseurs qui font partie des traditions carnavalesques pour les enfants. On ne s'approche pas du Marco Zero, noir de monde mais c'est tout aussi bien d'être dans les rues alentour où on circule assez facilement et où on peut danser. Il y a une chanteuse super, Maria Rita programmée pour plus tard dans la nuit mais on une journée de carnaval dans les tennis, Carmen s'est pris un bon coup de pied dans la jambe et ne peut plus danser, alors on rentre vers minuit, juste au moment où il se met à pleuvoir, sans que ça prenne les dimensions du jour précédent mais on arrive quand même toute mouillées à la maison.

BRÈVES DU CARNAVAL

CARANAVAL VERMELHO
Dans l'état de São Paulo, la section dissidente du MST avec d'autres mouvements pour la terre fait un "Carnaval rouge" avec occupation des terres dans une vingtaine de fazenda au Pontal do Paranapanema, avec participation de près de 2000 militants. Il y eu petite échauffourée avec la police sans blessés.


UN MORT PAR BALLE PENDANT LE GALO DA MADRUGADA
Samedi après-midi, un homme a été blessé par balle pendant le Galo da Madrugada par un policier retraité qui avait donc une arme et à qui il venait de reprocher de peloter les fesses des femmes de son petit groupe, il est mort avant d'arriver à l'hôpital, quant au tueur, il a été lynché par les gens tout autour et a du être aussi hospitalisé.

CARNAVAL J3

Aujourd'hui c'est exclusivité Recife sans faire un tour par Olinda, à 4 heures de l'après-midi tout est encore assez calme , pas de Zoé au rendez-vous et Suely arrive un peu plus tard, on s'est emporté de la maison la boisson, seulement le Pitú cachaça citron que je bois est autrement plus redoutable que le mélange vodka citron de Carmen et je me retrouve à flotter hilare entre les deux copines pendant un moment , on arrive à une place un peu à l'écart, o Pátio do Terço oú la programmation est afro, c'est l'aprém des tambours ados, super ! avec aussi des femmes qui dansent il y a peu de gens mais c'est assez animé, par contre il fait nuit et l'éclairage public est déficient, tout ça , ça donne à penser qu'ils sont rélégués. Deux jours avant on nous a distribués des feuillets sur le racisme institutionnel, ça commence où? Il y a un moment de creux entre les jeunes et la nuit des tambours silencieux et on repart vers le Marco Zero, avec une halte chez le rei da Coxinha à s'en manger une fourrée purée-crevette aprés ça, on retrouve la foule à se presser les uns contre les autres dans la rue Bom Jesus et sur la place Arsenal da Marinha, c'est le coin où on trouve toujours un bloco marchoso à suivre, il nous ramène vers le Marco Zero où le frevo occupe la scène, ils sautent, bougent à vitesse V avec leur ombrelle à la main. Il pleuviote, encore rien de grave mais en deux minutes ça prend des allures de déluge, on se colle au pied d'un immeuble, ça sent trop la pisse , un peu plus loin il reste encore un peu de place sous une avancée d'immeuble, maintenant, c'est avec tonnerre et éclairs, la pluie redouble d'intensité, mais devant nous un mjeune mec plutôt musclé, torse nu danse sous la pluie avec un air d'extase et le flot du caniveau fait passer les boites de Coca et autres détritus qui s'entassent plus loin avec le prochain obstacle. On va attendre près d'une heure que la pluie se calme mais apràs c'est plutôt le bordel, taxis pris d'assaut, les creux des rues de Recife sont déjà pleins d'eau et les voitures qui passent éclaboussent largement tout le monde. Vu le topo, on renonce á chercher un taxi pour Suely , pour nous aussi et on va prendre le bus au Cais Santa Rita pour rentrer toutes les 3 chez Carmen. Le bus est bondé, il n'avance pas tant qu'il est dans le centre, quand on atteint le pont, le niveau d'eau est tel qu'on ne voit plus les roues des voitures. Je n'aurais jamais pensé à associer carnaval et pluie, c'est fait.

lundi 23 février 2009

CARNAVAL J2

Ce dimanche matin c'est direction Olinda avec Carmen en "Mulher Incrível" et moi en short et jupe frangée, on retrouve Suely pour attaquer ensemble les pentes d'Olinda encore assez calme à l'heure où on y arrive, côté déguisements mais ils passent trop vite pour toutt retenir et pas d'appareil pour en faire quelques clichés, il y en a d'assez originaux, un sur la crise économique, d'autres qui ont repris les logos des taxis, des drôles , des plus esthétiques, superman et l'homme araignée perchés sur les toits et murs, on monte et on redescend, on suit un bloco mais c'est plus à marcher qu'à danser; on arrive à retrouver la bande de copains de Carmen car Nani, déguisée en Mulher Maravilha (style superwoman) plane au-dessus de la foule portée par des copains, en arrivant en bord de mer, on rattrape un bloco avec plus de marcha qu'on suit jusqu'à son local en dansant, c'est l'heure de la pause, on se trouve des brochettes de poulet et d'autres de fromage fondu et grillé à se mettre sous la dent et on carbure pour la boisson avec un mélange vodka locale et citron légèrement gazéifié vendu en boîtes. Il y en a qui parle d'une fête qui a lieu un peu plus loin, ça se passe dans une petit cour qui done sur la rue, on en profite pour aller aux WC mais il y a la queue et le temps que j'attende mon tour Carmen a disparu, elle est dans la rue un peu plus loin à s'occuper de Fernanda prise de malaise, semi-inconsciente, assise sur le trottoir, entourée de tout le monde. J'apprends que, à cause d'une gastrite chronique, Fernanda peut avoir des chutes de tension. Quand elle réussit à se mettre debout, on lui fait faire quelques pas jusqu´à une rue moins passante et là, elle a soudain envie de vomir, l'image, c'est Fernanda avec sa perruque rose fluo et sa salopette verte prenant appui des deux mains contre un mur tout bleu, soutenue par son copain tout en orange et qui rend de l'eau , puis de nouveau assise par terre, encore dans les vaps, le type de la maison lui apporte un verre d'eau, passe un mec à beugler pour une équipe de foot, les mecs du groupe lui font écho, alors qu'ils viennent de la soutenir, l'entourer, la fête reprend ses droits deux minutes et Fernanda des couleurs, elle se met debout et quelqu'un suggère de la mouiller, pas de probléme, le mec passe le tuyau d'arrosage par dessus le mur et ouvre l'eau, toute la famille est sortie sur le trottoir voir ce qu'il se passait , avec le premier sourire de Fernanda on fait la photo, voilá c'est ambiance Brésil à fond, des gens qui s'entraident mais sans oublier que la fête est là. Passe un type qui prévient que cette rue devient coupe-gorge en fin d'après-midi, ça sonne la dispersion, et en plus c'est l'heure selon Carmen où commence le bordel dans le Carnaval d'Olinda, nous toutes les 3, Carmen Suely et moi on se replie sur Recife Antigo , des groupes de maracatu rural* sont en train d'arriver au Marco Zéro, ils ont des costumes spectaculaires qu'ils ont fait eux-mêmes, d'immenses capes couvertes de perles et le super contraste des tennis aux pieds, il y a quelques enfants . Mais leur musique c'est un peu crincrin, on repart derrière un bloco "Blococorpos", qui donne envie de bouger et on le suit en dansant jusqu´au quai pour enchaîner avec un autre, quand on fatigue, on s'arrête un peu mais il commence à pleuvoir vers 21 heures, on commence à sentir la journée, Suely c'est dans la colonne, Carmen la gorge et moi les jambes. Retour au bercail.

*Les fêtes du Maracatu rural enfièvrent chaque année l'état du Pernambuco, plus spécialement la Mata (frange côtière). Pour les caboclos (métis européen-amérindien), ces réjouissances représentent l'occasion de nier leur misère sous des déguisements éphémères.Dans le maracatu rural, il y a également une figure d'un indien avec une énorme coiffe de plumes de paon.

samedi 21 février 2009

MARIANE LA CORDELISTE



Finalement on s'est retrouvées au resto O Poeta pour manger et parler d'elle et de ses cordels, Mariane Bigio est la cadette d'Unicordel, elle a 20 ans et ne tient pas en place, elle travaille dans une radio . Elle a réuni ses 2 passions, poésie et la communication, en une seule en faisant tous les jeudis une intervention "Pois é, Poesia é" de 3 minutes à la Radio Universitária, 3 minutes c'est court ça lui donne le temps de présenter un poète et de réciter une poésie, elle voudrait que ça devienne quotidien. Comment elle est arrivée au cordel? Plusieurs chemins qui ont tous abouti à ce qu'elle écrive. Par son grand-père maternel de Rio de Janeiro qui a toujours beaucoup aimé la poésie mais plus classique, quand sa mère était petite, il aimait la voir réciter des poèmes, après il a commencé à entretenir une correspondance avec sa petite-fille quand elle avait 9-10 ans , il lui envoyait des poèmes et plus tard des livres. Cet échange a duré a peu près 4 ans. D'autre part à l'école, elle a eu un premier contact avec le cordel mais sans imaginer qu'elle pouvait en écrire, elle était plus branchée sur la xylogravure que sur la poésie. Ensuite au moment d'entrer en fac, il y a eu une grève et comme elle allait rester plusieurs mois sans rien faire, elle a décidé de faire un stage en tourisme, il y a eu la visite à Borges, un des grands cordelistes du Pernambouc qui fait aussi lui-même ses xylogravures et elle a appris un de ses cordels pour le lui réciter, il en était tout ému et elle , du coup, elle a commencé à déclamer, des choses classiques, des cordels de Borges et puis sa mère qui travaillait avec José Honório à la banque du Nordeste lui a parlé de sa fille et il l'a invitée à participer aux récitals jusqu'au jour où il lui a dit: "Alors, quand tu t'y mets, à écrire toi aussi?" Ça a été le coup de pouce mais elle n'a pas aimé ses premiéres strophes à propos du carnaval juste avant celui de 2007. Puis elle a écrit son vrai premier cordel "A mãe que pariu o mundo" pour offrir à sa mère, le seul hic c'est que c'était trop juste pour en faire un folheto pour la fête des méres, Allan Sales a eu le temps de réviser le texte et elle lui a juste donné le texte encore inédit. Sa mêre qui, par ailleurs, ne tient pas trop à ce que sa fille fasse des cordels et aimerait plutôt la voir rassembler ses productions en livre, surtout pour celles destinées aux enfants.
Car une autre facette de Mariane, c'est d'aimer travailler avec les enfants. elle a écrit un cordel pour enfants "Educação ambiental" qui a été publié dans le recueil "Arrecifes do cordel" et fait une série de cordels sur des thèmes divers pour les petits, transports, fruits, légumes, etc. d'où le désir de sa mère de la voir publier en livre, plus rentable.
Elle a deux petits frères qui lui servent de public et qui réagissent aux cordels qu'elle écrit .
Elle a fait un atelier pour des enfants de 8 ans au SESC et elle s'est rendu compte que certains savaient à peine lire, elle a alors tout misé sur le côté ludique.
Mariane aime créer une ambiance quand elle récite, préparer ses effets,: "J'aime donner une vie au cordel, me préparer psychologiquement à ce que le cordel met en scène, faire vivre les mots." Elle sait aussi que si elle participe à un récital de cordel sur les marchés, " les gens écoutent parce que c'est une femme qui récite, parce que je suis jeune, alors j'essaie de faire en sorte qu'ils ne décrochent pas." Et donc elle n'est pas trop pour improviser . Tout comme elle n'aime pas écrire sur ce qu'elle n' a pas vécu ou ne connaît pas. "J'ai préféré quand j' ai traité le théme écologie faire un cordel sur le fleuve ici, le Capibaribe plutôt que sur la forêt amazonienne où je ne suis jamais allée. "
Elle écrit souvent la nuit quand elle repense à tout ce qui s'est passé dans la journée et que l'imagination se met en branle. "Ça me réveille quelquefois. Si je suis inspirée , je peux écrire beaucoup en peu de temps. L'autre jour en à peine une heure j'ai écrit 31 strophes. " Mariane a obtenu le quatrième prix de poésie à la Bienal 2007. "Et puis j'ai rencontré Silvana Menezes, et Cida Pedrosa, on s'est réunies en janvier 2008 toutes les 4 avec Susana Morais, on a fondé un groupe Vozes femininas , c'est de la poésie libre et on écrit de la poésie érotique, on a l'intention de faire notre site web et puis on deux récitals de prévu pour mars , on est pleines de projets, on a en vue le festival d'hiver qui a lieu à Garanhuns en juillet et pour la Saint-Jean aussi pourquoi pas tenter de faire un récital."

A gente combinou pra comer no restaurante O Poeta e foi onde Mariane me falou dela e de seus cordeís. É a caçula de Unicordel , tem 20 anos e muita energia , atualmente trabalha numa radio.
Pode reunir as duas paixões, poesia e comunicação, numa só: toda quinta faz na Radio Universitária uma intervenção de 3 minutos "Pois é, Poesia é", é pouco tempo que da para apresentar um poeta e recitar uma poesia, gostaria muito que fosse quotidiano.
Como chegou ao cordel? Por varios caminhos que a levaram na mesma direção, a da escritura. Seu avó materno do Rio de Janeiro gostou sempre da poesia clássica, quando a mãe de Mariane era criança, gostava de ouvir a filha recitando poemas. Depois com sua neta, começou uma correspondencia, ela tinha 9-10 anos, o avó lhe enviou primeiro poesia e depois livros, assim ela teve um contato mais pessoal com o mundo da poesia, isso durou mas ou menos 4 anos. "No ensino medio, conheci o mundo do cordel mas passou desapercibido, sempre gostei de xilogravura" sem imaginar que ela mesma chegaria a escrever. Mais tarde, no vestibular houve uma greve e por não ficar alguns meses sem fazer nada, Mariane fez resolveu fazer turismo, foi visitar Borges e pegou para recitar um dos cordeís dele que se emocionou. A partir daquel momento, começou como declamadora de poesias clássicas, de cordéis . Sua mãe que trabalhava com José Honório no Banco do Nordeste falou dela e José propus pra ela participar aos recitais até o dia que falou para Mariane: "E aí, quando você vai começar a escrever?" Foi antes do carnaval 2007, ela fez algumas estrofas carnavalescas mas não gostou muito do intento. Logo depois escreveu escreveu seu primeiro cordel "A mãe que pariu o mundo" que queria oferecer a sua mãe mas como não deu tempo de editar o folheto para o día das mães, lhe deu o texte inedito que Allan Sales revisou. Sua mãe que, por otra parte, prefere que a filha junte todas as produções, sobretudo para crianças, em livro mais do que publicar cordel.
Tem 2 irmãos pequenos que reagem como público ao cordel infantil que ela escreve. Fez uma serie sobre diferentes temas, transporte, frutas, verduras. No SESC, fez uma oficina de 3 horas para ensinar a fazer cordel mas percebeu que tinha crianças de 8 anos que não sabiam ler e desenvolveu mais o aspeto lúdico.
Gosta de criar um ambiente quando vai recitar, não improvisar. "Me preparo psicológicamente, o que mais gosto é dar vida ao cordel. Sou conciente também que aundo vou pra recital nos mercados, as pessoas prestam atenção porque é mulher e mulher jovem que recita. Aí com isso tento guardar o público atento."
Outra coisa importante para ela é escrever sobre os temas que conhece mais do que os grandes temas. "Se não vivo, não gosto de escrever, por exemploo nunca fui para a floresta amazônica, ái para tratar de ecologia, prefiro falar do rio daqui, o Capibaribe."
As vezes, escreve de madrugada porque acorda e lembra de tudo que aconteceu. "Acordo porque a ideia tá caminhando. se me sinto inspirada, posso escrever muito em pouco tempo. Asssim noutro dia escrevi 31 estrofas em menos duma hora. "
Em 2007, obteve o quarto prêmio na Bienal de Poesia . "Foi quando conheci Silvana Menezes e Cida Pedrosa. A gente se reuniu en janeiro del 2008 com Susana Morais também e formou o grupo "Vozes femininas", a gente faz poesia erótica e quer fazer um site no Internet. Temos 2 recitais programados em março e muitos projetos. Estamos pensando tambem no festival de inverno de Garanhuns e para São João, a gente quer ver se tem possibilidade de recitar.
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INAUGURATION CARNAVAL

Prévu pour 7 heures du soir au Marco Zero (borne à partir de la quelle on établit toutes les distances du Pernambouc dans la vieille ville) l'inauguration officielle du carnaval avec les groupes de maracatu , ce qui repréente plus de 400 batteurs de tambour, le roi et la reine du Carnaval et Caetano Veloso, à 6 heures les rues sont déjà noires de monde mais le ciel aussi s'assombrit pas seulement du crépuscule mais de nuages chargés et les premiers groupes ont à peine fait leur entrée sur la place et monté sur la scène qu'il se met à pleuvoir des cordes et ça ne sert pas à grand chose d'être collé à un bâtiment, on se reçoit presque autant d'eau que les autres gens. Au bout de trois quarts d'heure, je craque, trempée jusqu'aux os, la température a baissé et j'ai presque froid, je n'ai réussi à retrouver personne de connu au milieu de cette foule, retour à Boa Viagem pour voir le reste à la télé.

CARNAVAL OUAAAAHH

Vivre ça une fois dans sa vie! Grandiose, génial, un flots de couleurs, déguisement, musique, sensations tout est là dans les rues sur les places, les ponts, à chaque coin, une foule en liesse. Carmen va à Olinda car même grippée, elle ne veut pas manquer le bloco da Mangueira. Erica est venue me chercher à Boa Viagem pour aller au Galo da Madrugada, le plus grand bloco de carnaval du monde suivi par un million de personnes, c'est la premiére année qu'il se vit sans le fondateur mort en juin l'année dernière. J'ai la tenue pour la rue, pas d'appareil photo, pas de portable, le fric planqué dans le soutien gorge et dans une pochette sous le short, des tennis aux pieds recommandés par tout le monde ici, une guirlande c'est la note de déguisement pour moi. De chez elle où on a retrouvé son mari, Sóstenes, on prend le métro jusqu'au terminus en plein centre, à la sortie des flics vérifient qu'il n'y ait pas port d'armes ou autre produit douteux, on prend le chemin du Fort de Cinco Pontas pour retrouver des copains à eux. Il y a déjà pas mal de monde dans les rues. A l'ombre des grands arbres au pied du Fort, la température est idéale, une petite brise par dessus le marché, rien à voir avec la saucée que je me suis prise hier soir pour l'ouverture officielle du carnaval au Marco Zero. La densité humaine à cet endroit est raisonnable, on nous distribue de tout, des camisinhas , des éventails en carton avec propagande de l'état contre la violence aux femmes, contre la discrimination raciale, pour vivre un carnaval de la paix et autres et aussi des visières avec de la pub pour des marques de compagnies téléphoniques. dans les déguisements on voit mille choses, ceux aux couleurs du drapeau pernamboucain, des pierrots et colombines, des hommes préhistoriques, des Carmen Miranda, des perruques de couleurs fluo et d'énormes lunettes de soleil, un gros qui n'a rien trouvé de mieux que de se déguiser en poupon avec une grosse couche aux fesses, vu de dos pas triste! et j'en passe. Un petit homme en short a dû commencer á écluser bien avant l'heure, il est hilare et bien imbibé. Passe le premier trio elétrico, on le laisse passer puis au troisiéme, on se lance, on va sautiller , danser derrière pendant des heures parfois entrecoupé de bières, un oeil sur le psectacle autour et partout, c'est la foule à deux reprises un peu du serré, serré alors on s'accroche ou on se tient la main sans jamais perdre de vue les compères mais tout le monde s'éclate, pulsion de vie faisant frémir les corps sous le soleil maintenant cru, de temps em temps des flics par bandes de 5 ou 6 , à un coin de rue un aspergeur muni d'un jet qui pulvérise de l'eau , on en redemande. Quand on arrive rue de la Concordia , c'est là qu'est le siège du bloco, se dresse la silhouette géante du créateur du Galo et le coq aussi, de dimension plus réduite que celui du pont. En temps normale c'est une rue qu'on parcourt en 10 minutes, aujourd'hui il nous faut deux heures, c'est là que Rita et son mari nous lâchent car la foule devient plus dense, Rita n'aime pas tellement . Nous on continue et quand on arrive à la hauteur du pont où trône le coq qui a maintenant la tête sur les épaules et un chapeau haut de forme, c'est la mêlée la plus totale, tout à coup on ne sait pas comment , personne n'a vu venir, on est pressé à étouffer, on ne répond plus de ses mouvements, c'est une marée humaine et le roulis qui va avec, Sóstenes d'un cêté et Erica de l'autre m'entourent de leur bras pour ne pas se perdre, j'ai l'impression que je vais mourir étouffée, mes lunettes se barrent, je crois que mes pieds ne touchent plus terre, dans la bousculade on finit par se plaquer contre un camion et on laisse passer la folie carnavalesque, service des pompiers, une femme est transportée sur une civière, la deuxiéme semelle de tennis d'Erica s'est décollée elle aussi, on décide qu'on s'arrête, on traverse le pont pour aller à Boa Vista, une pause le temps de boire un jus de canne pressé comme remontant, Erica n'en peut plus, Sóstenes nous emmène manger de la pizza à la padaria Imperatriz et on prend le chemin du retour, il est 2h30 dans le métro c'est supportable , il est encore tôt pour que les gens décident de rentrer. En fait pour voir les derniers trios életricos arriver au coq sur le pont, il faut attendre 7 heures du soir. On arrive chez eux, on est rouges comme des écrevisses malgré la crème solaire. Erica a un malaise et tombe dans les pommes dans la salle de bain, elle a déjà eu des chutes de glucose mais ça faisait un certain temps que cela ne lui arrivait pas, on la transporte dans la salle, Sostenes lui maintient les jambes en l'air et elle revient à elle. Sieste pour tout le monde, aprés ça, on discute un peu toutes les deux, elle est un peu en crise avec son mari qu'elle trouve distant depuis quelque temps, pour moi le malaise est lié à ça aussi. Ça va mieux après, on mange sur le coup de 7 heures du soir, premier jour de carnaval, demain c'est Olinda et ses rues pentues avec Carmen , Suely, Fernanda. Le coup de pot, c'est qu'Erica avait pris son appareil photos et va me les envoyer, ça me dit bien de garder une trace visuelle du jour.